What the f*** is… la RSE?

  • 12 mai 2021
  • Marion Letorey
  • 7 min read

La responsabilité sociétale des entreprises, plus connue sous le nom de RSE, est désormais un pilier stratégique des grands groupes comme des PME. Concept des années 60, né outre-atlantique, c’est à partir des années 2000 qu’il acquiert progressivement une portée globale. 

On peut citer les Nations Unies avec le Global Compact ou les ODD, mais également l’EMAS au niveau européen ou les normes ISO et notamment l’ISO 26000 et l’ISO 14001. La première promeut l’intégration des préoccupations environnementales et sociétales dans les organisations via un certain nombre de guidelines. La seconde insiste sur la maîtrise de l’impact.

Au-delà du cadre normatif, une multitude d’acteurs se sont saisis du concept d’impact ou de responsabilité pour permettre aux entreprises de préserver la planète et ses ressources via des labels ou des chartes d’engagement ou des certifications plus spécifiques en fonction du secteur d’activité.

Souvent on réinterprète l’acronyme, en le traduisant en Responsabilité Sociale et Environnementale, une manière de s’approprier le sujet et d’en définir des contours plus spécifiques. L’écologie d’une part et l’humain d’autre part. 

Chez KeekOff, on définit la RSE comme étant le champ dans lequel l’organisation s’engage pour maîtriser son impact, de l’échelle globale à l’échelle locale, en externe et en interne. Il s’agit d’un levier de croissance et de performance qui s’appuie sur des mécaniques et des valeurs de progrès technique, durable, et social.

Elle incarne également la capacité des organisations à prioriser et faire des choix, et comme choisir c’est renoncer, il faut parfois savoir ralentir… Vous voyez où je veux en venir ?

Quels champs la RSE touche-t-elle ?

La RSE est holistique. Elle concerne toutes les parties prenantes des organisations et les relations qu’elles entretiennent entre elles. Parmi elles l’ADEME cite notamment :

  • les investisseurs, les propriétaires et les banques ;
  • les pouvoirs publics, les collectivités territoriales ;
  • les médias, les concurrents ;
  • les ONG, les communautés locales ;
  • les fournisseurs et les clients.

Cela induit des influences sur la sphère managériale, commerciale, communicationnelle mais également sur la partie production et approvisionnement. Au niveau financier, elle est également examinée de près.

La notion n’exclut aucun type d’organisation, de la startup, en passant par l’association ou le grand groupe, la RSE a sa place dans chaque structure. 

Mais concrètement, qu’est ce qu’une stratégie RSE ?

Il va s’agir ici de redéfinir le périmètre et les actions des organisations en y incluant une dimension d’impact environnemental et social. C’est la manière dont l’entreprise va décider de se positionner par rapport à son marché et ses concurrents mais également ses partenaires. L’idée est que l’entreprise passe à l’action, dépasse les effets de communication et mette à l’œuvre un véritable plan d’exécution de ses promesses d’engagement. 

Elle est intimement liée à la capacité d’innovation de l’entreprise et à sa capacité à s’adapter voire à se remettre en question. Se doter d’objectifs en termes de responsabilité et de durabilité offre un avantage concurrentiel certain puisque l’on sait que les consommateurs sont très sensibles à l’engagement des entreprises. Toujours consommer, mais mieux !

À noter que la RSE comporte un volet de politique interne à l’entreprise, couvrant notamment les RH et le bien-être des collaborateurs. C’est également un levier qui peut être très fort en termes de recrutement et de perception de la marque employeur.

Qui porte les thématiques autour de la RSE dans l’organisation ?

Tous ! Nous pouvons tous porter ces sujets. Ils ne sont ni l’apanage des dirigeants ni des Ressources Humaines, bien que souvent investis de la mission. Pour les startups et notamment celles dites de la tech for good, leurs valeurs font échos aux grandes verticales de la RSE autour de l’impact social, l’économie circulaire, l’éco-conception, le sourcing des produits, ou encore le recyclage. Les grands groupes ne sont toutefois pas en reste car avec leur force de communication et leur puissance financière, ils sont souvent capables de grands investissements sur le sujet et peuvent mettre en oeuvre des projets en internes via des groupes de travail transverses, des services ou des événements dédiés et nommer des responsables qui seront en charge de problématiques spécifiques. Ils ont d’ailleurs souvent une direction RSE qui centralise.

Les collaborateurs peuvent être impliqués ou s’impliquer en s’exprimant sur le sujet notamment lors de leurs entretiens annuels ou en participant aux initiatives déployées par l’entreprise.

Si ce n’est pas encore un sujet dans votre organisation, n’hésitez pas à faire entendre votre voix et à le porter à l’attention de vos managers ou votre direction. Souvent la prise de conscience est plus difficile que les efforts à faire. C’est une question de mentalités et elles doivent évoluer. 

Par ailleurs, les départements d’achats sont très sensibles aux aspects durables et à la maîtrise de l’impact et favorisent de plus en plus le référencement de prestataires engagés.

Comment faire pour éviter que les actions en faveur de la RSE ne soient pas considérées comme du greenwashing ?

Dans le contexte actuel, communiquer sur ses engagements en matière de développement durable est un exercice périlleux et ne pas communiquer est un risque.

Au même titre que leurs produits ou services peuvent l’être, les entreprises sont scrutées, et plus particulièrement leurs investissements et leurs choix sur la thématique de l’éco-responsabilité et de l’impact. 

La crédibilité des organisations est un château de cartes, haut et fier, il peut toutefois s’écrouler si on souffle assez fort. C’est ce que font les défenseurs de l’environnement ou du respect des droits humains, et parfois même les associations de consommateurs qui vont enquêter pour vérifier que les paroles sont suivies d’actions et surtout les conséquences de ces actions sur le terrain. La compensation carbone est très souvent l’option privilégiée par les grands groupes pour s’exonérer de leur impact, les plus petites organisations vont quant à elles probablement juste s’abstenir d’agir et même d’évoquer le sujet…

L’exemplarité est un objectif ambitieux mais qui mérite d’être poursuivi. Les actions autour de la réduction de l’impact des entreprises ne sont plus une option, mais une attente forte tant de la part autant des collaborateurs et des clients que de la communauté de manière générale. Le greenwashing, même s’il produit un effet boomerang très néfaste pour l’entreprise, n’est pas encore une pratique obsolète. S’engager pour mieux faire demande des investissements, et les plus courageux n’hésiteront pas à passer à l’action. Pour les autres, au-delà d’une sanction populaire, la sanction sera rapidement financière.

Pour terminer sur une note plus optimiste, repenser son business model, sa manière de produire, de gérer son entreprise, son impact, ses relations avec son écosystème sont autant de sujets dans lesquels la RSE intervient et nous amène à repenser les organisations.

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