Entretien avec Pascal Rialland, Balyo

  • 29 septembre 2021
  • Marion Letorey
  • 5 min read

Pascal Rialland est le Directeur Général de Balyo depuis 5 ans, entreprise qu’il a à cœur d’engager sur le chemin de la transition.

L’histoire de Balyo, une présence marché globalisée

Balyo, société cotée, a aujourd’hui une quinzaine d’années. C’est une entreprise qui a été créée à Paris avec deux cofondateurs. L’un d’eux, Thomas Duval, est toujours dans l’entreprise, un expert sur les sujets de localisation, des lidars et de la robotique en général. L’entreprise évolue dans l’univers du mouvement de palettes.

Aujourd’hui, les robots Balyo permettent d’autonomiser les mouvements de palette en entrepôt ou dans les sites de production. Afin d’accélérer cette transition, l’entreprise s’est engagée dans des partenariats avec deux grands groupes industriels : Linde Material Handling, qui fait partie du groupe Kion, et Hyster-Yale Group, entreprise américaine.

On bénéficie de leur base véhicule, des chariots de manutention, pour créer des robots autonomes et nous ajoutons des systèmes qui permettent de rendre ces machines autonomes. Celles-ci sont commercialisées dans le monde entier. Ces partenariats nous permettent de vendre, installer et servir nos clients partout dans le monde, explique Pascal Rialland.

Même si les plus gros marchés sont l’Allemagne, les États-Unis et la France, Balyo s’est développé à l’international avec des flottes de robots dans plus de 30 pays et sur 4 continents. La France représente pour Balyo aujourd’hui autour de 10% des commandes.

Le Positive Impact pour un industriel comme Balyo, un sujet d’intérêt finalement assez récent.

Pascal Rialland joue franc jeu et explique : la démarche impact chez Balyo est assez récente. À titre personnel, je suis ingénieur agro, donc c’est toujours un sujet qui m’a intéressé. J’ai travaillé avant Balyo dans le monde des énergies renouvelables, lié à cette notion d’impact positif. C’est quelque chose qu’on a inscrit dans nos objectifs depuis 2021, en tout cas pour initier cette démarche chez Balyo.

Aujourd’hui en phase de cadrage, la startup est accompagnée par la BPI ainsi qu’un autre partenaire : 4 grands axes de travail ont été identifiés mais celui qui tient le plus à cœur à Pascal repose sur les salariés.

Si les salariés ne sont pas contents, ne se développent pas humainement et intellectuellement dans une entreprise, il est difficile d’imaginer que ces personnes s’engagent, se fédèrent, au-delà de leur  day to day  job sur ces sujets d’impact, affirme Pascal Rialland.

Donc d’abord les salariés, puis ensuite les sujets autour de l’ecodesign, des achats responsabilisés ou de la logistique autour des robots ainsi que des déplacements des salariés dans le monde entier ont été avancés.

Les collaborateurs de l’entreprise comme boussole pour guider le changement

Les entretiens menés auprès du management et des salariés sont en cours d’analyse finale. Ils serviront de cadrage au projet de transition durable. Le choix de s’engager avec un partenaire qui a l’habitude de gérer ce type de mission a été important dans la démarche. L’idée est d’assurer la meilleure réussite de la transition.

Le résultat des entretiens et des divers groupes de travail seront consolidés si tout va bien d’ici le mois d’octobre ou novembre. Nous avons comme objectif, d’ici la fin de l’année ou début d’année prochaine, de publier un premier rapport qui nous permettra d’affiner les sujets, notre situation actuelle, les objectifs ambitieux que nous nous donnons et les étapes, projets avec lesquels nous allons commencer notre voyage. Ce rapport doit être un moyen d’aligner les attentes et ambitions de Balyo et de ses collaborateurs, souligne Pascal Rialland.


Les investisseurs, accélérateurs de la transformation durable

Dans le cas de Balyo, ce sont deux grands groupes qui ont permis à l’entreprise d’avoir une assise, une présence et une notoriété mondiales.

Aujourd’hui, Pascal Rialland indique ne pas avoir, encore, ressenti une pression importante de ces grands groupes sur les sujets d’impact ou de transition énergétique durable. Cependant, il note un réveil de la part des investisseurs depuis environ 1 an.

Je reçois des questionnaires [sur le sujet de l’impact], on a des demandes et c’est quelque chose de nouveau. Donc, aujourd’hui, ceux qui nous ont aiguillés sur le sujet, ce sont plutôt les investisseurs que les partenaires corporates, précise Pascal Rialland.

Critères ESG + Business = Croissance

Pour Pascal Rialland, l’ensemble des sujets autour de l’impact positif ont généralement un impact positif sur le compte de résultat de l’entreprise. Business, gouvernance, conscience environnementale et sociétale sont donc totalement compatibles selon lui, l’impact positif servant de nouvelle grille de lecture supplémentaire pour les managers et les salariés.

Les critères ESG ne sont donc pas une mode et participent à la croissance des entreprises.

Des projets durables, responsables et engagés à court et moyen termes

L’un des plus gros impacts que Balyo a aujourd’hui est dû aux déplacements de ses salariés à travers le monde. La réduction de l’impact sur ce point est donc l’un des grands objectifs stratégiques de Balyo. C’est pourquoi ils ont comme ambition de donner la main à leurs clients pour qu’ils installent eux-mêmes leurs robots, Balyo assurant seulement une assistance à distance. Même si le chemin reste long, c’est une ambition en laquelle Pascal Rialland croit beaucoup : un objectif stratégique totalement compatible avec l’impact positif.

Article issu de l’interview réalisée par Valentin Buffet dans le cadre de l’Enquête « Startup & Impact positif : Les prochains piliers de la transition durable ». Avec le concours de notre partenaire Mantu.

9 replies on “Entretien avec Pascal Rialland, Balyo”

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *